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Mieux vivre et gérer son hypersensibilité et ses émotions

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L’hypersensibilité, vaste sujet : tout devient facilement « trop », surtout quand on est pris dans un engrenage d’activités et de contraintes sociales. Cet état est une partie intégrante de la personnalité des surdoués, c’est une réalité neurophysiologique.

Ca part de loin, dès l’enfance; la « surexcitabilité affective a différents aspects : sensibilité, intensité des émotions, perfectionnisme et introversion. L’image que l’individu a de soi est directement affectée par sa surexcitabilité, parce que l’élève se perçoit comme étant différent des autres et pense qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez lui. Il se soucie fortement des questions d’ordre moral et recherche des réponses à ses questions existentielles, ce qui le fait sortir du lot. Il est important que les éducateurs soient conscients du lien potentiel entre surexcitabilité et image de soi. […] Il peut également être très utile d’offrir des services de counselling qui abordent la question des buts irréalistes, de l’intensité des émotions, des préoccupations d’ordre moral, des formes intenses de stress et de l’augmentation des cas de perfectionnisme ». (P67 – document de l’académie de Nouvelle-Ecosse Canada)

L’affectivité désigne le caractère des phénomènes dits affectifs, l’ensemble des sentiments et des émotions, et la faculté d’éprouver, en réponse à une action quelconque sur notre sensibilité, des sentiments ou des émotions.

Et les couches s’accumulent au fil des ans surtout quand on n’arrive pas à (quand on ne sait pas comment) se protéger … quand de surcroît on peut vivre en se sentant entravé (cf par exemple le Syndrome PASS évoqué il y a quelques temps) il devient de plus en plus difficile de gérer… ou bien, on décide de se couper de ses émotions pour justement éviter de gérer. On prend pourtant tout de plein fouet, ceux qui ont une activité d’ordre social (professionnelle ou associative) savent combien on peut se sentir attaqués sur l’être alors qu’on n’est attaqué que sur le faire… parfois aussi on est attaqués sur l’ être, c’est vrai…

Dans de tels cas le risque est grand qu’un jour la coupe déborde !

Recours à des compensations (comportements addictifs),  « pétage de plombs », dépression, burnout, déclenchement d’une maladie, accident…

Deux vidéos extraites du site Congrès Virtuels : Perrine Vandamme est psychiatre et elle parle de la vie des surdoués sont la sensibilité est mise à mal. « On ne peut pas se débarasser de sa sensibilité, il faut donc transformer un handicap en richesse » rappelle-t-elle. Hypersensibilité émotionnelle et haut potentiel… par congresvirtuel

Quand c’est la psychiatrie qui révèle le haut potentiel… par congresvirtuel

Pour mieux gérer, pour pouvoir redescendre en pression, retrouver le calme, il faut donc pouvoir évacuer, il faut pouvoir se vider, pour reprendre des forces, récupérer de l’énergie.

Je me suis efforcée de procéder à un petit récapitulatif de ce qui pouvait aider à mieux gérer son hypersensibilité et ses émotions, aussi bien en prévention qu’en soin.

C’est certainement loin d’être complet et ceux qui souhaiteront apporter leur témoignage sont les bienvenus : les « trucs » des uns ne marchent pas forcément pour les autres.

A mon sens, on est là dans le domaine de l’autosuggestion et les plus rationnels d’entre nous auront beau jeu de sourire face à des « placebos », mais quand il s’agit de trouver un soulagement par un moyen facile sans danger pour soi et les autres et pas onéreux, je crois que c’est important de partager.

La lecture du livre de David Servan Schreiber « Guérir » est aussi passionnante : claire, didactique, très documentée (20 pages de références d’études scientifiques parues dans des journaux de référence).

Elle permet de mieux comprendre l’importance du système nerveux autonome en lien direct avec les émotions :Guérir pour blog Mieux vivre et gérer son hypersensibilité et ses émotions

ce système nerveux autonome est lui même partagé entre un système sympathique (qui joue le rôle d’accélérateur) et un système parasympathique (qui joue le rôle de frein). L’équilibre entre les deux systèmes permet un bon équilibre phsyiologique, permet d’être en bonne santé.

L’anxiété  est le propre des gens très créatifs. Elle est générée par un système nerveux beaucoup plus développé qui favorise les hyper-réactions. Au coeur de tout ça, le système limbique, le cerveau des émotions.

Les hyper –réactions ont de bons côtés (réactivité, finesse psychomotricité, sens hyperdéveloppés). Elles ont aussi des côtés plus négatifs : saturation plus rapide des sens, cerveau qui tourne en permanence et provoque plus facilement des nuits difficiles et de toutes façons fatigue et anxiété.

Pistes pour gérer mieux cette hyper sensibilité et l’anxiété qui en découle.J’en ai expérimeté quelques unes, plus faciles à intégrer en fonction de mon mode de vie.

Pour certaines.. « on y croit ou on y croit pas », mais au final, sur des personnes hypersensibles, il apparaît que tous ces petits « trucs » ont en général un effet positif.

Dans une société qui expérime les limites d’un modèle productiviste qui prend ses racines dans la révolution industrielle du milieu du 19° siècle, la relation corps-esprit est de nouveau remise à l’honneur (Christophe André, l’un des chefs de file des Thérapies comportementales et cognitives en France, est le premier à en faire l’apologie), les vieux dictons reprennent de la vigueur, la sagesse populaire retrouve un nouveau souffle (pourquoi par exemple, en dehors du fait que ce n’est pas cher, manger des fruits et des légumes de saison ? parce qu’on s’est aperçu que ces fruits et légumes satisfont des besoins biologiques…)

Certaines de ces pistes sont présentées et étayées dans le livre « Guérir » évoqué plus haut :

Physique
Environnement Limiter le bruit, favoriser le calme. Faciliter des moments de retrait (pensée/visualisation positive) qui facilitent la récupération (en veillant à encourager par ailleurs les activités sociales – voir plus bas) Veiller à maintenir sa créativité active en rencontrant des personnes également créatives Avoir un(e) ami(e) mentor ou coach bienveillant(e) avec qui partager ses émotions (page 124 du document ici accessible). Avoir une activité physique en plein air de préférence de 30 minutes 3 fois par semaine (au moins de la marche…)
Nutrition A défaut d’arriver à avoir une alimentation équilibrée (plus facile à dire et à comprendre qu’à faire…), faciliter la préservation du Capital Oméga 3  : Huile de foie de morue ou de saumon. Manger des poissons d’eaux froides, de préférence poissons du bas de la chaîne alimentaire (maquereaux, harengs, sardines). Noix (une à deux poignées par jour), spiruline.
Homéopathie Envisager Ignatia Amara, Gelsemium Sempervirens , Valériane, Fleurs de Bach (Rescue). (préférer cependant une rencontre avec un médecin homéopathe : chacun a son histoire et les médicaments homéopathiques y sont sensibles)
Acupuncture … et acupression qui en est dérivée (les techniques d’EFT (Emotional Freedom Techniques – Techniques de Libération Emotionnelle) qui peuvent relever de petits rituels de réassurance par auto suggestion tels que présentés dans ce document)
Sophrologie Apprendre à respirer par le ventre. Cohérence cardiaque (respirer par le nez) Mode visuel de la cohérence cardiaque : Guide Respiratoire Visuel from Dr David O’HARE on Vimeo. Guide auditif de la fréquence cardiaque pour ceux que le seul visuel n’inspire pas. Sans support, 30 respirations profondes correspondent à environ 5 minutes. L’important est d’arriver à grapiller les minutes nécessaires 3 fois dans la journée.. ou autant de fois que l’on en ressent le besoin aussi… Méditation (5 à 10 minutes / jour ) Massages (aïe les trapèzes en béton qui bloquent la nuque, le dos, les épaules, les coudes…!) Simulateur d’aube – Luminothérapie pour lutter contre la dépression hivernale (la lumière du jour, du soleil est essentielle pour favoriser le sommeil)
Phytothérapie Tisanes : Tilleul, camomille, verveine, lavande.
Aromathérapie : Ylang-Ylang, Néroli, Bigaradier, Camomille
Psychique
Les émotions sont très difficiles à gérer, voire parfois complètement bridées tant elles peuvent être fortes et déstabilisantes – Il est fondamental d’apprendre à les reconnaître quand elles apparaissent, et de les verbaliser. Les principales émotions sont la peur, la colère, la tristesse et la joie. A ces quatre émotions de base, certains ajoutent la surprise, le dégoût. Le site canadien Redpsy ajoute un guide des émotions pour affiner la perception que l’on peut avoir de ces émotions (simples, ou plus complexes). Revisiter certaines expériences marquantes à la lueur de cette hypersensibilité et atténuer les émotions violemment ressenties et qui perdurent, venant polluer le quotidien de façon puremet inconsciente : les techniques d’ « EMDR » sont de plus en plus utilisées, non seulement par les psychologues mais aussi par les psychiatres – Attention : Avant d’arriver à un mieux-être ça secoue !).
Travailler sur -  le lâcher prise, les ressentis, la parano, les projections. (variations d’humeurs pouvant aller jusqu’à des attaques de panique plus ou moins sévère très fréquentes)
-  les questionnements existentiels (la mort (la sienne, celle de ses proches), la souffrance dans le monde, les injustices). Des idées très difficiles à partager et qui augmentent l’isolement.
-  La prise de conscience d’un dialogue intérieur plus souvent négatif que positif, et qui favorise dépression et cynisme. -   La visualisation positive.
-  le perfectionnisme, mettre l’échec en perspective. (l’échec n’est pas une condamnation à mort)
-  l’inscription dans un groupe alors qu’on a le sentiment de n’avoir rien en commun. (ce sentiment est assez juste, car le mode de pensée est effectivement très différent en matière de rapidité et de formulation de la pensée mais aussi en matière d’approche des idées (plus globale, plus divergente))
-   la capacité à se savoir le droit d’exister et de se développer alors qu’on n’est pas dans la norme habituelle (affirmer son système de valeurs, trouver des pairs, apprendre à vivre avec soi-même en travaillant sur son perfectionnisme et son estime de soi)

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Création du GARHP – Appel à volontaires pour répondre à un questionnaire

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Perrine Vandamme (Congrès Virtuels) m’a fait parvenir un communiqué que je publie ce soir. La recherche se développe autour des adultes surdoués en France, et c’est tant mieux.

Nous le savons : le surdon n’est pas un trait de personnalité et encore moins un trouble. (comme certains seraient pourtant tentés de le penser). Néanmoins, il apparaît que les surdoués peuvent, être, plus que d’autres, exposés à des troubles qui relèvent de la psychiatrie, dont la dépression.
Mieux comprendre les fragilités des surdoués pour mieux les prendre en charge et les accompagner, et pas forcément sous le seul angle de la psychiatrie, est un objet du GARHP (Groupement Associatif de Recherche sur le Haut Potentiel).
Un questionnaire a été élaboré, que je vous invite à remplir. Sa thématique porte sur les risques de troubles psychologiques / psychiatriques.
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Bonjour,
après plus de trois ans de rencontres et de mise en commun de nos expériences, nous avons le plaisir de vous annoncer la création du GARHP (Groupe Associatif de Recherche pour le Haut Potentiel).
Notre objectif participe d’une nécessité urgente, qui est de mieux préciser les risques psychologiques et psychiatriques du Haut Potentiel, et de déterminer ce qui « marche » en terme de soins et de psychothérapies.
Notre premier projet est la réalisation d’une enquête en ligne, intitulée:
« Haut Potentiel à l’âge adulte et troubles psychologiques »
http://enquete.garhp.com/index.php/168812/lang-fr
Nous espérons que les résultats de cette étude, qui seront publiés sur le site du Garhp, permettront de mettre en avant certaines particularités de cette population hétérogène et complexe.
Nous vous remercions par avance de diffuser le lien vers le questionnaire aux personnes de votre entourage concernées par le Haut Potentiel.
Bien cordialement
Dr Perrine Vandamme, psychiatre
Dr Sandra Lajeunie, psychiatre
Mme Sandrine Massoni, psychologue
Mme Marina Perruchot, psychologue
Mme Violaine Verschoore, psychomotricienne.

www.garhp.com
Le GARHP est une association loi 1901, ayant pour objectif de « promouvoir et de mener des actions visant à améliorer la compréhension, le soutien et les aides à apporter aux personnes à Haut Potentiel Intellectuel ».

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L’intelligence ? De quoi parle-t-on ? La difficulté du diagnostic

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Mensa Pays de Loire a organisé en octobre 2013 un « Intelligence Day »

La vidéo ci-dessous met en présence Perrine Vandamme, aux côtés de Catherine Besnard Péron et des psychologues Pascaline Lemonnier et Violaine Verschoore.

Côté psychologues,
Violaine Verschoore et Pascaline Lemonnier insistent sur l’importance qu’il y a à regarder au delà des seuls résultats de tests, de savoir les interpréter, mais aussi d’écouter et d’observer les patients qui passent leur test : énergie, volubilité, vocabulaire… autant d’indices qui signent le surdon.
Pascaline Lemonnier évoque l’intérêt du K-ABC à côté du WISC / WAIS qui favorise le diagnostic différentiel.

L’accent est mis sur les comportements qui viennent perturber l’identification du Haut Potentiel, à côté des difficultés d’apprentissage assez bien repérées.

Les interventions viendront avec beaucoup d’utilité compléter les billets rédigés par Stéphanie Aubertin sur le sujet des tests de QI et que certains d’entre vous ont déjà lus.

Côté psychiatres,
Perrine Vandamme présente sa pratique psychiatrique, rappelle combien les psychiatres sont démunis sur le sujet du surdon, les questions qu’elle s’est posée face au surdon, sa façon d’aborder la souffrance, son souci de faire le tri entre causes et effets, de discerner réalité psychiatrique et effets de la souffrance générée par un surdon incompris.
Elle évoque aussi l’importance pour elle de prendre le temps d’écouter l’histoire de son patient, de le mettre en perspective, de l’ »écouter à deux niveaux » : ce qui est dit, et l’interaction qui résulte de l’échange entre le thérapeute et son patient.

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Complexe ou Laminaire ?

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Mmouais…

Cela fait quelques temps que je vois passer ce mot dans le petit monde des surdoués et chaque fois je trouve bien confus ce que je lis autour de tout ça… sans pour autant prendre le temps de m’y arrêter.
A la faveur d’un commentaire récent de supernova, mais aussi des questionnements d’Alicante j’ai fini par aller regarder de plus près ce qu’il en était.

Au départ, on a donc un texte de Fanny Nusbaum qui est Docteur en psychologie et professeur associé à Lyon-III.

Texte clair, précis, simple… et qui me laisse pourtant, après sa lecture, avec un sentiment confus de malaise… quelque chose ne va pas, c’est trop… simple justement (à vue de nez, je dois être un HPI complexe)

Alors je relis, tente de comprendre

Et soudain, prendre conscience de cette phrase qui commence comme ça « Outre un QI Total supérieur à 125/130, communément admis pour valider le HPI en général […] »
Outre un QIT total supérieur à 125/130 communément admis…
Outre un QIT total supérieur à 125/130…
Outre un QIT total supérieur à …

Bon sang, mais c’est bien sûr !
QIT !
In QITo veritas !

Le nombre de commentaires qui mettent en avant un profil hétérogène (et pour lequel quand même, alors que les textes indiquent bien que lorsqu’il y a hétérogénéité forte entre les différents QI (Compréhension Verbale / ICV – Raisonnement Perceptif / IRP – Mémoire de Travail / IMT – Vitesse de Traitement / IVT), lorsqu’il y a plus de 20 points d’écart, il est illusoire de chercher à moyenne un QI pour tenter d’en extraire un QIT

Ce n’est pourtant pas faute pour Stéphanie Aubertin de nous l’avoir expliqué en long, en large et en travers : 130 de QI ne garantit pas le surdon. Ca valide juste qu’on a passé un test avec succès.

Pour valider le surdon, il faudrait doubler la passation de ce test d’une exploration cérébrale (EEG, scintigraphie, IRM…) qui montre les aires qui s’allument en plus grand nombre et ensemble, qui montre l’hyperperfusion sanguine, qui montre la rapidité de transmission des informations… Il faudrait aussi établir une anamnèse (aussi bien médicale que psychologique), ce qui permet aux thérapeutes sensibilisés de commencer à se faire une idée au delà des apparences. Pour mémoire, vidéo de Perrine Vandamme sur la détection des adultes sudoués.

Et ça permettrait ce faisant de valider le surdon chez des individus affligés de difficultés d’apprentissage telle que la dyslexie, ce que rappelle Michel Habib dans la vidéo rattachée aux termes EG, scintigraphie etc..
(Les présentations de Michel Habib sont d’ailleurs en ça toujours intéressantes, nourries des perceptions (ce qu’on constate – le comportement cognitif) mais aussi de la réalité neurologique).

C’est à la base ce point qui a conduit à ma recherche : le surdon est constaté de l’extérieur, on me dit qu’il existe, et il faut que je le croie… mais est-ce qu’il y a une réalité physique, «mécanique» à ce surdon ? Je suis comme St Thomas : il faut que je voie et que je touche pour y croire.
Un texte m’affirmant que ça existe ne peut me suffire, et c’est ça qui explique mon malaise à la lecture de celui de Fanny Nusbaum.

Et puis c’est un peu binaire tout ça, je trouve – Un peu sur le mode : au dessous de 130 (ou 125, on s’en fiche un peu) on n’est pas surdoué – au dessus on l’est.
Dit en très court : Les capacités on en a ou on n’en a pas. On a n’en a donc pas « un peu », ou « un peu plus », ou « un peu différemment », ou « beaucoup plus » – « un peu » ou « beaucoup » pouvant varier suivant des tas de contraintes (l’environnement, l’état de santé, l’humeur, l’état des connaissances…)

Après toutes ces études avalées sur le sujet, la conclusion est celle-ci : On peut être très performant aux tests, très intelligent, avoir un QIT de 130… mais sans pour autant être surdoué.
Et évidemment le contraire : on peut être sous-performant aux tests et pourtant être surdoué.
Donc au final, à QIT égal, certains seront surdoués et d’autres pas.

Et au regard de ce que j’ai lu, en gros, j’ai l’intuition qu’entre 130 et 140 de QI on a deux populations qui se mélangent : gens très performants sur le plan intellectuels, mais pas surdoués. Et surdoués. (Cette plage 130 / 140 n’engage que moi)

Comment s’y retrouver sans passer des IRM, EEG etc ?
Eh bien en commençant par observer plus finement les subtests qui sont à l’origine de ce QIT (ce que ne fait pas le texte qui présente les profils complexes et laminaires en partant de la seule observation du QI Total)
En effet, pour un même résultat, on peut avoir d’un côté une personne qui a atteint toutes ses limites dans les subtests (« techniquement » 13/14 sur tous les subtests ça peut donner du 130, avec une petite pointe à 15 sur le code / mémoire de travail) ; et de l’autre une personne avec des résultats hétérogènes, et surtout des substests qui témoignent du fait qu’elle n’a pas atteint ses limites (mais les limites du test oui), en particulier dans les subtests chargés en facteur g

Cette deuxième phrase, en quasi fin de texte au sujet des profils laminaires, de ce fait, aurait tendance à me confirmer ce que je ressens :
« les acquisitions sont en général régulières, sans dyssynchronie cognitive, cognitivo-affective ou psychomotrice, de sorte que l’on observe généralement des résultats assez homogènes aux échelles de Wechsler. »
1 – Terrassier a toujours insisté sur la dyssynchronie (cf le billet de Stéphanie Aubertin sur le sujet)
2 – Et la littérature est de plus en plus étoffée sur cette tendance forte à l’hétérogénéité chez les surdoués. La dernière thèse en date sur le sujet que j’ai trouvée va dans ce sens qui rappelle également combien l’hétérogénéité des composantes d’un QI ne permet pas de calculer un QI Total.

Deux profils bien différents avec pourtant le même résultat de QI à 130. Et les deux avec un sentiment de décalage, mais pas le même. Deux mondes différents pour un même résultat consolidé de QI.
D’un coté des HQI – Haut Quotient Intellectuel
De l’autre côté des surdoués (mot employé par défaut).

Alors je crois bien qu’un profil complexe c’est un surdoué;
Alors qu’un profil laminaire, ça a de très forte chances d’être « simplement » un HQI – dit de façon plus caricaturale un « neuro-typique » très performant. Ca n’empêche pas que ce puisse aussi être un surdoué bien adapté..

Mais là encore… : dans l’enfance « ça » peut passer. C’est à l’âge adulte que « ça » se corse, que « ça », cette adaptation à la conformité, finit par être insupportable. Et ici aussi peut se trouver une faiblesse de ce document qui parle de l’enfant… mais n’évoque pas l’adulte.
Il m’a été suggéré que les garçons se font plus vite remarquer que les filles et que la société leur accorde plus facilement d’entrer en rebellion (vous savez : « tuer le père« …) ce qui peut faciliter non seulement une vie chaotique (certes), mais aussi et quand même, la possibilité de trouver une voie personnelle de réussite. Alors que les filles, confrontées à la pression de la conformité, se conforment… jusqu’à fondre les plombs à l’âge adulte bien avancé (crise de la quarantaine par exemple).

Attention donc aux visions statiques qui laissent entrevoir des situations qui n’évoluent pas, alors qu’avec le temps tout évolue (petit rappel sur le rapport INSERM qui propose de détecter les futurs délinquants dès la maternelle…)

Je pense que la grille de lecture qui nous est proposée est une base pour réfléchir, mais qu’elle en appelle une autre, plus documentée, moins binaire et donc moins exclusive, et mise en perspective.. .qui aboutirait certainement à plus de profils, mais en même temps à moins de confusion et d’errements chez ceux qui ont besoin de se retrouver dans une case parce que le besoin d’appartenance est une grande constante pour se rassurer socialement (cf Monsieur Maslow)

Mais c’est ma façon de voir, et je me contente juste de la mettre sur la place publique parce qu’il me semble que le débat contradictoire (dans la mesure où chacun ne radicalise pas ses positions), ça fait toujours avancer les choses.

Dans ce cas là, le texte de Fanny Nusbaum permet en tous cas de bien mettre en lumière deux modes de fonctionnement bien différenciés, dont l’alliance dans le monde de l’entreprise ou même dans la sphère publique aurait un effet constructif, apporterait des progrès indéniables : les uns créatifs et les autres structurants, la dynamique générée par cette coopération faciliterait anticipation, réactivité et agilité face aux enjeux auxquels nous faisons face.

« Le monde que nous avons créé est le résultat de notre niveau de réflexion, mais les problèmes qu’il engendre ne sauraient être résolus à ce même niveau. »
C’est un propos que l’on prête à Albert Einstein – la réalité de son propos serait plutôt « Si l’humanité veut survivre et se développer il lui faut penser différemment » car c’est pour cette seule phrase que j’ai réussi à retrouver explicitement une référence au contexte dans lequel elle a été prononcée.

Je plaide pour le vivre ensemble, parce que si les surdoués sont reconnus comme handicapés (et je crains que le DSM-V n’ouvre la porte à ceci), une fois que le « handicap » sera reconnu, il signera la disqualification totale de personnes qui sont psychiquement normales mais dont le mode de fonctionnement est différent de la norme…
Sous couvert d’intégrer les surdoués en les considérant comme handicapés, on les exclura d’un monde dans lequel ils ont parfaitement leur place parce qu’il est normal que tout le monde ne soit pas rigoureusement pareil.
Je vous renvoie, pour mémoire au tout petit livre intitulé « Matin Brun » de Franck Pavloff ( ) qui me semble en quelque mots simples, être une mise en garde très lucide contre le totalitarisme rampant de la standardisation à outrance et de la pensée unique.

Et aussi à cette question que de nombreux psychiatres se posent : « Et si les troubles de la personnalité, tout comme l’intelligence, n’étaient qu’une construction intellectuelle ? »

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